samedi 13 août 2016

cinq synchronies

texte écrit en écoutant attentivement les
« Cinq synchronies » d'Antonin Tri Hoang
interprétées par le Quartet Novembre(Élie Duris,batterie ; Romain Clerc-Renaud, piano ; Thibault Cellier, contrebasse ; Antonin-Tri Hoang (saxophone)
Commande et création enregistrée le 22 novembre 2014 à Radio France

diffusion intégrale du dimanche 14 décembre 2014, sur France Musique, "Alla breve".

 

1                beau temps de nuage dérive se découd
en guenilles & monk œur léger comme une sphère

dans le feuillage coupé-collé x fois il y a un woody
woodpecker railleur qui commente la poursuite panique

                  la basse pique un sprint et tout le monde
cavale après la bête en fuite en feinte enfouie

enfin dans les buissons cicatrisés
(puis un crépuscule inquiet tombe par calmes paquets)

2               un rubato à la dérobée mais c’est plutôt un
vol à la tire et précisément calculé

l’inexorable escalier sans fin sans fond
et la bienveillante concordance sans intention

                  déclinent et creusent l’écart en
chutes répétées ne se rejoignent jamais

                  et puis si : s’atteignent et s’éteignent
dans la douceur dernière

3               longue ouverture de diaphragme (sans
développement) où jeter fragments

tessons imprévus et bris de glace
miroitements de nuage ou encore :

sur un trait d’union soufflé persistant et posé
en aplat de menus accidents éboulements miniatures

                  ou catastrophes en série comme
se détraque Le Cours des Choses

4               (le nôtre) avec & 100 métronomes trois
électrocardiogrammes empilés

se contredisent à contre kœur qui battait
dans le souvenir du Roi de Takicardie

se défait perd pied en extrasystoles fait place à ça
qui s’y glisse entre hoquets et cliquetis de l’armature

désamarrée et de ses phrases à rallonges
recouvre

5               des arêtes ébouriffées diffractent se risquent dans
le jardin aux sentiers qui bifurquent

une incohérence fourchue gesticule
qui fatigue sait devoir finir

on passe un seuil on pénètre dans la zone
de fin (c’est par là) avec une attentiste

attention à l’ombre portée de la ligne d’horizon qui 
                  s’avance



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